Les consommateurs français boudent de plus en plus l'eau en bouteille

Les ventes d'eau en bouteille, déjà mauvaises en 2007, se sont encore détériorées l'année dernière. Elles ont reculé de 7,3 % en volume et perdu 4,3 % de leur valeur. La baisse du pouvoir d'achat et une certaine conscience écologiste renforcent l'attrait de l'eau du robinet. 5 milliards de bouteilles génèrent en effet 170.000 tonnes d'emballage en plastique.













Autrefois adeptes de l'eau en bouteille, les Français boudent de plus en plus ce produit. Après un recul de 6,5 % en 2007, les ventes en volume ont plongé de 7,3 % l'année dernière, à 4,8 milliards de litres, selon les données d'ACNielsen. Le chiffre d'affaires de ce secteur, lui, a diminué de 4,3 % seulement, à 1,5 milliard d'euros, car les industriels ont augmenté les prix pour limiter la casse.

Toutes les entreprises pâtissent du recul de la consommation, qu'il s'agisse de poids lourds internationaux, tels que Nestlé et Danone ou de l'entreprise familiale Neptune, notamment connue pour les marques Cristaline (leader, avec une bouteille vendue sur quatre), Chateldon et Vichy Saint-Yorre.

Le groupe Danone, dont la marque Evian a gagné un point de part de marché en cumul ces deux dernières années, accuse une baisse de ses ventes de 6 %, tant en volume qu'en chiffre d'affaires. Cristaline, malgré son petit prix (18 centimes), a perdu 4,5 %. Nestlé Waters est la seule branche en recul du leader mondial de l'agroalimentaire.

Pour tenter de regagner la confiance des consommateurs, les industriels rivalisent d'arguments sur les vertus de l'eau en bouteille.
Action positive sur le corps

« Personne autant que les producteurs d'eau minérale n'a intérêt à protéger son environnement », argue Danone, qui rappelle qu'Evian, 100 % naturelle, est recommandée par les médecins pour les bébés. Vichy Saint-Yorre et Célestin revendiquent leur minéralité et leur action positive sur le corps. Et rappellent que le plastique des bouteilles est recyclé, pour déculpabiliser le consommateur.

Les campagnes de communication orchestrées en 2007 par certains syndicats en faveur de l'eau du robinet, dont le Syndicat des eaux d'Ile-de-France, ont provoqué de gros dégâts sur le marché. Ils stigmatisaient le prix de l'eau en bouteille.

La baisse du pouvoir d'achat n'a fait qu'accentuer le mouvement. « Quand on doit réduire ses dépenses, il est plus facile de remplacer l'eau en bouteille par celle du robinet que de renoncer à certains autres achats », souligne-t-on chez Danone.
Déclin des eaux aromatisées

En prime, le consommateur qui privilégie l'eau du robinet, à défaut d'avoir une véritable conscience écologique, peut se targuer de contribuer à réduire les déchets ménagers. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) rappelle que 5 milliards de bouteilles génèrent 170.000 tonnes d'emballage en plastique et fait valoir que chacun peut, au travers de ses choix quotidiens, réduire la pollution.

Toutes les eaux souffrent du marasme économique ambiant, mais pas au même degré. Le plongeon le plus spectaculaire (- 22 %) concerne les eaux aromatisées lancées ces dernières années par plusieurs sociétés pour diversifier le marché de l'eau et accroître leurs marges. Leur prix élevé les a visiblement pénalisées. Les eaux plates minérales, dont la chute atteint 9,3 % en volume, sont elles aussi très touchées. Les eaux de source, moins chères, sont un peu moins lourdement affectées (- 6,4 %).

Dans ce paysage sinistré, les eaux gazeuses font presque figure d'îlot de prospérité, en limitant le recul des ventes à 1,6 % en volume.

Source: Lesecho.fr

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