L’Unicef France débloque 107176 euros pour faciliter l’accès à l’eau potable et soutenir les opérations d’assainissement dans la bande de Gaza. Les enfants, victimes les plus vulnérables du blocus, seront les principaux bénéficiaires de ce transfert d’urgence :

Le blocus que connaît la bande de Gaza depuis plusieurs mois a connu un pic en novembre : « En moyenne, 6 camions seulement entraient chaque jour, contre 123 en octobre » explique Marixie Mercado du bureau de l’Unicef à Jérusalem.

Conséquences directes du blocus : une pénurie de carburant et une consommation limitée d’électricité. Ces deux éléments ont un impact sur le fonctionnement du réseau d’eau. En décembre, la moitié de la population, à Gaza ville, ne reçoit de l’eau qu’une seule fois par semaine. 20% du réseau est hors d’usage, le reste fonctionne avec irrégularité. 80% de l’eau disponible n’est pas aux standards internationaux. Le système de traitement des eaux usées est lui aussi affecté, comme l’ont prouvées les inondations de certains quartiers après les pluies d’octobre.

Le transfert de 107 176 € de l’Unicef France s’inscrit dans ce contexte difficile : « La situation ne nous permet pas de développer le système d’eau et d’assainissement, indique Marixie Mercado. L’Unicef coordonne une réponse d’urgence. Grâce à nos partenaires, nous intervenons sur la maintenance du système mais aussi à travers des opérations de distribution d’eau par camions citernes, qui approvisionnent les 385 écoles de Gaza et les centres de santé ».

Parmi les activités programmées par l’Unicef et de ses partenaires : la réhabilitation de 9 stations de pompage endommagées par le conflit, l’approvisionnement de carburant pour les pompes, la mise à disposition d’une soixantaine de vélos pour permettre au personnel spécialisé de venir travailler pendant les pénuries, la construction de deux puits, destinés à une population de 40 000 personnes, ou encore la construction de sanitaires scolaires.

Les services de santé, pour des raisons qui ne sont pas seulement liées au blocus, sont également très mal en point : mi novembre, 20% des médicaments essentiels étaient épuisés, et mi décembre 20% du personnel hospitalier était en grève dans les cinq districts de Gaza. Les services de santé prénatale ou encore les programmes de santé scolaire ne fonctionnaient que partiellement. La réponse de l’Unicef est là encore une réponse d’urgence, assurant l’approvisionnement de vaccins (avec maintien de la chaîne du froid), de médicaments, de kits d’urgences, de kits obstétriques, la mise en place d’actions de formation et d’appui aux équipes de santé.

1,4 million de personnes vivent dans la bande de Gaza, victimes d’une situation politique compliquée et de l’accès restreint de l’aide humanitaire.

Deux fois plus d'enfants tués en 2008 par rapport à l'année dernière.

Marixie Mercado ajoute que la situation en Cisjordanie est dramatique également : « Les obstacles à la circulation se sont multipliés, aussi bien pour l’aide que pour les déplacements quotidiens des personnes (les enfants qui vont à l’école, les malades qui doivent rejoindre un centre de santé). Le climat de tension est très dur, et la moitié des incidents impliquent des femmes et des enfants ».

En 2007, dans les territoires, 43 enfants avaient trouvé la mort à cause du conflit israélo-palestinien. Depuis janvier 2008, 79 ont été tués, presque le double.


[IMG] Ramassage des ordures
Enfant franchissant une flaque,
près d'ordures non ramassées,
dans un quartier de Gaza Ville.

Source : UNICEF

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