Le déficit d'eau en période d'étiage de l'Adour pourrait relancer le projet de barrage...


« Il n'y a pas de pénurie d'eau. En 2006 et 2007, les campagnes de soutien de l'Adour se sont achevées avec des réserves de 27 % et 40 % de la capacité totale. On n'a pas épuisé les ressources, les réserves sont importantes. Pourquoi engager cette course folle à la ressource en eau ? » Le ton est donné. Louis Carmouze, président de l'Association intercommunale pour la défense de l'Ousse (Aidot) a réaffirmé, hier, la forte opposition locale à un projet de barrage d'une capacité de 5 millions de m3 dans la vallée de l'Ousse. L'évocation au conseil général par Jean-Claude Duzer, président de l'Institution Adour « d'une actualisation technique et financière du dossier sur le barrage de l'Ousse » n'en finit pas de faire des vagues. Il invoque notamment le déficit chronique de 13 M/m3 sur l'axe Adour.

Les opposants à ce projet, qui noierait une centaine d'hectares de terres agricoles sur les communes d'Aureilhan, d'Orleix et de Boulin, viennent de tous les horizons sociaux et politiques : agriculteurs, militants du PCF et du NPA, militants d'Attac… Ils pensaient l'avoir définitivement coulé après l'avoir repoussé à deux reprises en 1999 et 2006.

« Nous allons recommencer notre travail de mobilisation et projetons d'organiser une réunion publique d'information », souligne Louis Carmouze qui s'appuie sur un argumentaire rodé : en 2006 et 2007, toutes les possibilités de soutien du débit de l'Adour n'ont pas été épuisées, la nappe phréatique de l'Adour n'est pas connue précisément, affirme-t-il.

De même, s'interroge-t-il sur l'extension constante des surfaces irriguées, le manque de précision dans les prélèvements d'eau. Louis Carmouze concentre ses critiques sur le projet initialement prévu : il pointe une digue de 775 m de long pour retenir quatre fois moins d'eau qu'à Gardères et dénonce la surface de 90 hectares pour 5 M/m3 (par rapport aux 110 ha pour 10,8 M/m3 à l'Arrêt-Darré). Enfin, dénonce Louis Carmouze, ce barrage détruirait près de 115 ha de terres agricoles de bonne qualité.

« On nous a demandé, il y a 30 ans, de déménager dans la vallée de l'Ousse, on ne gênait personne. Aujourd'hui, on devrait abandonner. L'agriculture périurbaine a déjà beaucoup de contraintes. Ce barrage, ce serait une véritable menace. Autant qu'on arrête », lâchent Alain Gibaud, Gérard Pointecouteau, Dominique Lagarde et André Mauhourat, agriculteurs à Orleix et Aureilhan.

Au-delà, pour Marcel Cassagne et Michel Sanciaud (Attac 65), ce projet pose « le problème fondamental de la démocratie par rapport à l'eau, bien commun de l'humanité. »

Informations supplémentaires :

AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES GRANDS BARRAGES

L’avantage des grands barrages est qu’ils se prêtent à des aménagements intégrés. L’eau fournit de l’énergie hydroélectrique. C’est une énergie propre, non polluante et gratuite

Les inconvénients

- un coût très cher de ces aménagements. Les grandes firmes gagnent beaucoup d’argent.

- leur effet n’est pas éternel. Ils modifient le milieu. L’accumulation d’alluvions derrière les barrages provoque une perte de leur efficacité.

- un développement de maladies de culture qui sont dans l’eau.

- les barrages ont conduit à la construction de lacs réservoirs d’où un déménagement de population, un déplacement de monuments

- les barrages sont dangereux en cas de tremblement de terre..

Il faudrait y renoncer et faire de la petite irrigation. Dans des conditions de besoin, les grands barrage sont la seule solution. Dans le sud de l’Inde ? on multiplié les petits barrages, les canaux. Ce sont les grands barrages qui ont permis le bond en avant.

Des travaux d’entretien sont nécessaires avec le curage des barrages qui vaut la peine, le reboisement en amont pour freiner l’alluvionnement.

La maladie comme la bilharziose véhiculée par l’eau. Elle s’est répandue en Egypte par le fait que les paysans égyptiens marchent pieds nus. Cela a entraîné une généralisation de cette maladie. Il faut y remédier en les faisant chausser de bottes.

Les déplacements de population sont massifs. en Chine .On estime à 50 millions de personnes le déplacement de population avec la construction de villes, de routes de barrage. Des drames humains se produisent. C’est vrai mais les grands barrages permettent aussi de vivre. Des problèmes se posent pour la Narbada. Les populations qui sont en amont ne gagnent rien avec la construction du barrage. Ce sont les castes de l’aval qui sont avantagées.

On compte 45 000 grands barrages dans le monde. Les principaux pays équipés sont : la Chine, l’Inde, les Etats-Unis . la France se situe loin dans le classement. Les catastrophes restent limitées mais le problème du risque se pose...

Sources: ladepeche.fr, ac-orleans-tours.fr

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